Je me réveille en sursaut, les yeux écarquillés, haletante. Un cauchemar. La mort de ma mère, puis celle de mon père. Je m’ébroue, mon mauvais rêve me collant encore à la peau. Je regarde au dehors, pensive. J’ai envie d’aller me balader sur le territoire, même si ce n’est pas très permis au fond. Je m’extirpe difficilement de ma tanière en grognant. Je ferme les yeux et inspire lentement. L’air frais me fait du bien après la moiteur de mon cauchemar.
Je sonde les ténèbres d’un regard avant de me mettre à marcher, perdue dans mes pensées qui tournoient. J’ai tellement de questions! Pourquoi sommes nous seuls au monde désormais? Pourquoi tout à changé? Pourquoi tout est ravagé depuis ce jour fatidique? J’accélère.
Il y a tellement de choses que je n’arrive pas à saisir! Je marche de plus en plus vite, les larmes aux yeux. Soudain, je m’arrête: une odeur!
J’entrouvre ma gueule pour mieux saisir le fumet.
Je sursaute: l’odeur! C’est celle du Clan du Lion! Je suis donc si près de leur frontière? j’entends de bruits de pas et je n’ai même pas le temps de me retourner.
«Salutation, je tiens à ta signaler que tu es un peu près de la frontière du clan du lion, alors fais attention, si tu vois ce que je veux dire ?»
Un magnifique chat noir comme la nuit et aux yeux ambrés comme des flammes dorées, s’avance d’un démarche majestueuse, sa queue battant contre ses flancs. Hé ho! c’est un ennemi, OK?
La menace est sensible dans sa voix, et je ne peux m’empêcher de reculer d’un pas, pétrifiée par son regard étrange.
J’ai beau essayer de balbutier une réponse, je n’y parviens pas. Alors je plante mon regard dans le sien, et je tente de me redresser en titubant. Au bout de quelques secondes, je parviens à me stabiliser. Je montre les dents et fronce les sourcils: son regard pénétrant n’a plus d’effet sur moi. Je n’aimais pas être agressive, mais dans ce genre de cas je n’avais pas le choix.
«Je vois ce que tu veux dire, et je te signale à mon tour que je n’ai pas franchi votre frontière.»